Deux chiffres : la robotisation, ou plus précisément la numérisation, pourraient faire disparaître 47% de nos emplois d’ici 20 ans. Et dans le même temps, on estime que 65% des écoliers d’aujourd’hui exerceront demain des métiers qui n'ont même pas encore été inventés.
On ne parle plus ici uniquement de professions peu ou pas qualifiées : la grande majorité des tâches effectuées par des agents de crédit, des réceptionnistes, des assistants juridiques, des vendeurs de détail, des chauffeurs (taxis ou transport), des agents de sécurité, des barmans, des cuisiniers, pourraient être confiées à un ordinateur. Même des domaines apparemment épargnés par ces (r)évolutions sont susceptibles de se faire happer : il en va ainsi de la médecine et de l’art, qui devront compter avec les progrès fulgurants de l’intelligence artificielle, de la nano-robotique, de la biotechnologie, et l’essor de la réalité augmentée. L’avenir de la formation continue paraît sans limite.
Donc d’ici quelques années, je me rendrai en toute sécurité sur la place Pestalozzi en véhicule sans chauffeur. Durant le trajet, une machine sophistiquée prendra ma tension et analysera mon taux de cholestérol. Arrivé sur place, je boirai un cocktail parfait, préparé par un robot qui me saluera par mon nom grâce à son programme de reconnaissance faciale. J’y retrouverai des amis et dégusterai un plat cuisiné selon mes goûts et équilibré puisqu’il aura été élaboré en fonction des analyses faites dans le « taxi » qui m’a amené en ville. J’écouterai de la musique compilée par un orchestre électronique sur la base des études anthropologiques les plus récentes, tout en regardant notre place Pestalozzi au travers d’un prisme à réalité augmentée : tout sera propre, réparé, entretenu, et je pourrai même décider d’avoir un aperçu de ce qui s’y passait en 1815 grâce à mon techno-guide personnel.
J’espère vivre tout ceci. Mais je me réjouis tout autant de venir flâner « à l’ancienne » au prochain marché de Noël, dans le froid probablement, sur des routes glissantes sans doute, sans me soucier de mon cholestérol lorsque je testerai des gourmandises bien grasses, au milieu d’humains bien vivants, avec leurs qualités et leurs défauts qui font que la Terre tourne.
Pierre Fellay, directeur de PERFORM.
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